Le texte sera en discussion au Parlement fin mars.
Le projet de loi issu de la Convention citoyenne sur le climat (CCC) est « finalisé » et devrait arriver pour discussion à l’Assemblée nationale fin mars, a déclaré Matignon vendredi 8 janvier.
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Fin de la location des tamis thermiques en 2028, interdiction de la publicité pour les énergies fossiles, interdiction des vols intérieurs s’il existe une alternative par train en moins de 2h30… Le gouvernement avait déjà dévoilé les grandes lignes du texte début décembre, dont la finalisation a été reportée à plusieurs reprises. La présentation au Conseil des ministres est désormais prévue « à ce stade le 10 février », pour un début de discussion à l’Assemblée nationale fin mars, dans le cadre d’une « procédure accélérée » (une seule lecture par chambre), a indiqué M. Matignon.
65 articles
Le projet de loi « finalisé », qui est sur le point d’être envoyé pour consultation obligatoire à plusieurs organes, dont le Conseil économique, social et environnemental (CESE), contient 65 articles répartis en six rubriques, a déclaré M. Matignon. Ces six titres sont les cinq thèmes sur lesquels les 150 citoyens du CCC travaillent depuis des mois (consommation, production et travail, voyages, logement, alimentation) plus un sur la justice environnementale. Ceci pourrait vous intéresser : Quel produit pour enlever les faux ongles ? Alors que la Convention avait appelé à la création d’un crime d’écocide, Emmanuel Macron a promis de défendre cette question au niveau international.
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D’autre part, les ministres de la Justice et de la Transition écologique Eric Dupond-Moretti et Barbara Pompili ont annoncé en novembre la création d’un « crime d’écocide » avec des peines allant jusqu’à 10 ans de prison et 4,5 millions d’amendes. Cette peine maximale devrait être reflétée dans le projet de loi, selon Matignon.
Le projet de loi constitutionnelle visant à ajouter la protection de l’environnement et du climat à la constitution, sur lequel le président a proposé un référendum, doit être présenté au Conseil des ministres le 20 janvier. Selon le gouvernement, une cinquantaine de mesures sur les 149 proposées par les citoyens ont déjà été incluses par décret ou dans la loi de finances, et le nouveau texte devrait comporter le même nombre.
Ambition
Les ONG contestent les chiffres, estimant que nombre de ces propositions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030 ont été vidées de leur substance. Sur le même sujet : Comment enlever de la graisse brûlée dans un four ?
Le Réseau Action Climat a ainsi déploré vendredi « le manque flagrant d’ambition de ce texte, qui écarte nombre des propositions de la Convention citoyenne sur le climat, repose essentiellement sur des engagements volontaires et reporte les mesures les plus structurantes ». Il a ainsi appelé les parlementaires à « redonner au projet de loi l’ambition initiale des mesures des 150 citoyens ».
Les défenseurs du climat demandent notamment, comme l’avaient proposé les citoyens, une obligation de rénovation des bâtiments pour les rendre efficaces sur le plan énergétique d’ici 2040. A ce stade, le projet de loi prévoit cette obligation, d’ici 2028, pour les logements locatifs. Mais elle pourrait être complétée en fonction des résultats de la mission confiée cette semaine à Olivier Sichel, directeur de la Banque des Territoires, sur la « massification » de la rénovation des filières énergétiques, a assuré Matignon.
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